Chronique: L’ANGOISSE DU ROI SALOMON au Théâtre du Petit Saint-Martin

L’ANGOISSE DU ROI SALOMON au Théâtre du Petit Saint-Martin. D’après Romain Gary, Adaptation et mise en scène de Bruno Abraham- Kremer et Corine Juresco.

 

Bruno Abraham-Kremer, nous raconte et interprète tous les personnages de cette adaptation du dernier roman de Romain Gary, publié en 1979, sous le pseudonyme d’ Emile Ajar.

 

Le Roi du Pantalon

 

Jean, jeune autodidacte de 25 ans, partage son temps entre son activité de chauffeur de taxi et ses lectures en bibliothèque. A l’occasion d’une course, il rencontre Salomon Rubinstein, octogénaire aisé qui a fait fortune dans le prêt à porter et qui s’emploie à  » prodiguer ses richesses à ceux qui n’y croient plus « . D’ailleurs, il héberge chez lui,  »  SOS Bénévole  » ,association qu’il a fondée pour venir en aide à la détresse humaine et parce que «  Dieu ne daignait pas s’en occuper et qu’il fallait lui donner une leçon en assurant  l’interim « . La vie de Jean va alors changer, en devenant  l’homme de main de cet étrange mécène.

Le récit se déploie dans le Paris des années 70 où Jean croise une galerie de personnages. Bruno Abraham-Kremer nous fait remonter le temps et on repense à Gabin, d’ailleurs le protagoniste s’appelle Jean et est qualifié de « vraie gueule d’autrefois » par Cora Lamenaire. Jean fait la connaissance de Cora grâce à Salomon. Ancienne chanteuse réaliste d’avant guerre, Cora a connu quelques déboires à la libération… pour avoir un peu trop sympathisé avec l’occupant. Mais Jean aime en général, comme il dit et s’attache à la solitude des êtres. On le découvrira au fil du récit d’aventures rocambolesques.

 

Un faiseur de théâtre

 

Bruno Abraham-Kremer sait nous raconter une histoire et incarner tous ces personnages hauts en couleur qu’il rend tour à tour, touchants et drôles, Il nous plonge dans le Paris populaire avec la gouaille de Cora, on a le sentiment d’entendre Audiard dans certaines répliques. Certaines scènes dansées ou chantées, et nous voilà dans une boîte de nuit où Cora découvrira la musique et la danse à la mode. Le grand coeur de Jean c’est celui du comédien qui nous embarque pendant presque 2 heures, dans un autre temps. Le rythme est maintenu pendant toute la représentation de l’odyssée de Jean.

 

Une scénographie ingénieuse

 

Des espaces de jeu sont aménagés dans un dispositif ingénieux permettant de suivre le parcours physique et temporel du personnage. Un muret, quelques marches… et nous voici chez Cora, dans une librairie, dans l’appartement de Salomon.

Il faut également souligner le travail sur les lumières et la bande son qui contribuent à nous transporter dans cette histoire.

A découvrir jusqu’au 31 mars.

UN TRES BEAU SPECTACLE TOUT EN FINESSE SUR L’AMOUR  » EN GENERAL « 

 

L’ANGOISSE DU ROI SALOMON au Théâtre du Petit Saint-Martin. D’après Romain Gary, Adaptation et mise en scène de Bruno Abraham- Kremer et Corine Juresco