LES GUÊPES DE L’ÉTÉ NOUS PIQUENT ENCORE EN NOVEMBRE & L’AFFAIRE DE LA RUE DE LOURCINE

LES GUÊPES DE L’ÉTÉ NOUS PIQUENT ENCORE EN NOVEMBRE & L’AFFAIRE DE LA RUE DE LOURCINE, de Ivan Viripaev – texte français Tania Moguilevskaia et Gilles Morel / d’après Eugène Labiche. Mise en scène Frédéric Bélier-Garcia. Jusqu’au 8 décembre.

 

UN SURPRENANT DIPTYQUE

 

Que peuvent avoir en commun ces deux pièces  écrites à plus d’un siècle d’écart par deux auteurs que tout sépare, Labiche et Viripaev ? La suspicion . C’est en effet ce qui constitue le ressort de ces deux enquêtes hallucinées, menées tambour battant.

 » Qui est venu passer l’après-midi du lundi avec Sarra ? » se demande Robert, le mari de Sarra.  Elle affirme qu’elle a passé l’après-midi avec Markus, le frère de Robert. Pourquoi Donald, l’ami de la famille, affirme-t-il qu’il était avec Markus, lundi après-midi ?

Rien ne pourra faire primer une des deux possibilités. Dans ce trio, la réponse se joue parole contre parole, morale contre morale. La comédie aux allures de Vaudeville, nous entraîne dans le cocasse, l’absurde mais nous fait aussi comprendre que la vérité reste toujours fuyante et donc angoissante.

 

UN FAIT DIVERS EN MIROIR

 

Grâce à un habile tour de passe passe scénographique, on retrouve ce même trio, dans un salon bourgeois du siècle dernier. La pièce de Labiche, l’Affaire de la Rue de Lourcine, nous fait découvrir deux amis, Lenglumé et Mistingue qui, eux aussi recherchent la vérité frénétiquement. Ont-ils, après une soirée particulièrement arrosée, assassiné une petite charbonnière ? La même paranoïa s’empare de ces deux-là qui nous entraînent dans la débâcle humaine.  » Une pelote de fils emmêlès, tissée de nos obsessions, nos peurs, nos fantasmes, nos manquements, nos défaillances. » explique le metteur en scène Frédéric Bélier- Garcia.

Le metteur en scène prend quelques libertés avec la pièce de Labiche qu’il modernise pour notre plus grand bonheur . Ainsi, peut-il mieux mettre en lumière la ressemblance avec la pièce de Viripaev.

 

 » IL Y A UNE LACUNE DANS MON EXISTENCE « 

 

Le trio, Camille Chamoux, Jean-Charles Clichet et Stéphane Roger fonctionne à merveille puisqu’on le retrouve dans les deux pièces où ils servent finement ces deux écritures, menant le Vaudeville et le mystère à leur comble d’absurdité.

Deux pièces qui disent nos fêlures et qui taclent nos vanités. Même si ces deux pièces ont été écrites à plus d’un siècle d’écart, on  retrouve la « même lacune » dont parle le personnage de Labiche,  dans l’existence des personnages de Viripaev .

 

UN SPECTACLE A DECOUVRIR ET A CONSOMMER SANS MODERATION

 

LES GUÊPES DE L’ÉTÉ NOUS PIQUENT ENCORE EN NOVEMBRE & L’AFFAIRE DE LA RUE DE LOURCINE, de Ivan Viripaev – texte français Tania Moguilevskaia et Gilles Morel / d’après Eugène Labiche. Mise en scène Frédéric Bélier-Garcia. Jusqu’au 8 décembre.